Commémoration du printemps berbère du 20 avril 1980 Le 20 avril 1980, vers 1 h 30 du matin, les forces spéciales de la police algérienne, violant les franchises universitaires, sont allées réveiller à coups de pieds, de matraques, de morsures et aboiements de bergers allemands, les étudiants kabyles retranchés dans leur campus en signe de protestation contre l’interdiction de la conférence que devait y donner, le 9 mars, un homme d’exception : l’écrivain Mouloud Mammeri.

La Kabylie révoltée par cette répression féroce descend dans la rue malgré le siège qui lui est imposé. Les affrontements avec les forces de l’ordre durent 10 jours : c’est le printemps berbère ! Cette date historique marque la rupture avec la dictature algérienne et révèle la prise de conscience de la Kabylie sur son identité berbère. Elle va devenir le porte-drapeau de la renaissance culturelle amazighe sur l’ensemble de l’Afrique du Nord.

Ces « événements » ont permis de porter sur la scène internationale la question kabyle et ses valeurs ancestrales de liberté, de démocratie, de droits de l’homme et de laïcité. Vingt ans durant, la Kabylie mène un combat pacifique en diffusant autour d’elle ses idées à l’ensemble des Algériens, visiblement indifférents.

La Kabylie aura tenté, en vain, de « kabyliser » l’Algérie. L’isolement de la Kabylie est encore plus douloureux lors du « printemps noir » de 2001 venu rappeler aux Kabyles, de manière tragique, que leur vision d’une Algérie unie et solidaire était une illusion. Le bilan de la révolte pacifique d’avril 2001 est lourd : Plus de 120 jeunes Kabyles exécutés et des milliers de blessés par armes de guerre. Depuis 7 ans, la Kabylie est soumise au durcissement de l’état de siège par l’envoi de renforts militaires et l’usage de moyens des plus condamnables, comme le sabotage économique, les incendies volontaires, l’encouragement des fléaux sociaux, les kidnappings et rackets, ainsi que l’envoi massif d’imams intégristes pour faire des Kabyles des arabo-islamistes.

Devant cet état de fait, des militants, acteurs des événements du Printemps 80, ont vu la nécessité de la création du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), qui a pour projet la mise sur pied d’un État régional capable d’assurer la sécurité, l’éducation et la prospérité du peuple kabyle Aujourd’hui, la création d’un État régional kabyle devient une urgente nécessité, c’est pourquoi le MAK, à l’occasion de cette commémoration, lance un appel - à une marche pour la mémoire et l’avenir de la Kabylie

- à Vgayet à 11 h le dimanche 20 avril 2008 du TRB à la Maison de la Culture TAOS AMROUCHE.

- A Tizi-Ouzou, la Section estudiantine du MAK à l’université soutient la marche de la CLE et formera un carré de manifestants pour l’autonomie de la Kabylie du portail principal de l’université Mouloud Mammeri au centre ville.

- En France un rassemblement est organisé à Place de la République le samedi 19 à 14h. VIVE LA KABYLIE LIBRE ET AUTONOME !

Ferhat Méhenni

http://www.kabyle.com/mak-commemoration-du-printemps-berbere-le-19-et-20-avril-bgayet-tizi-ouzou-et-paris-1259-100408